Le pour et le contre

LE POUR ET LE CONTRE


Un jour, alors que je prenais part à un souper officiel dans le cadre de mes fonctions, une dame de la Pologne était assise à mes côtés. C’était à l’époque où son pays était devenu depuis peu une république possédant un régime parlementaire. Ce nouveau pouvoir faisait suite à la période durant laquelle la Pologne était gouvernée par un régime marxisme-léninisme sous la domination de l’URSS. Alors, pour faire la conversation (ou pour me trouver intéressant), je demandai à ma voisine de table quelle était son opinion sur la nouvelle réalité de son pays?  Et c’est alors qu’elle me répondit “ Vous savez, c’est facile d’être contre, mais c’est beaucoup plus difficile d’être pour ”. Et elle ajouta “ Lorsque la Pologne était au sein du bloc de l’Est, c’était relativement facile de critiquer et d’être contre les politiques d’un gouvernement pro-soviétique, mais maintenant que c’est chose du passé, c’est difficile de débattre et de poser des gestes concrets pour appuyer la démocratie ”. Cette conversation m’est restée en tête et aujourd’hui encore je m'interroge sur la dichotomie qui existe entre les “ pour ” et  les “ contre ”.


C’est par exemple le cas du sujet du jour, soit l’environnement. C’est accommodant d’être “ contre ” les changements climatiques mais que fait-on “ pour ” agir avec la nature? Depuis la révolution industrielle, les activités humaines sont la cause principale des variations de la température et des modèles météorologiques. Vivre avec les conséquences de ces changements font que l’on est contre les sécheresses intenses, les pénuries d’eau potable, les graves incendies de forêts, les inondations et j’en passe. Être contre d’accord, mais sommes-nous prêts à prendre la parole et à agir afin d’être pour des mesures correctives? Sommes-nous prêts à parler haut et fort pour dénoncer les dérives climatiques, joindre des organisations environnementales et faire des investissements éco-responsables? Sommes-nous pour la réduction de notre consommation, la réutilisation des objets, le recyclage et le transport collectif? 


Bien que le racisme remonte à la nuit des temps, nous assistons à une remontée de l'intolérance avec la vague d’immigration que nous connaissons actuellement. C’est approprié d’être “ contre ” le racisme en s’opposant au mépris, à la haine, à la discrimination et à une attitude d’hostilité.  Afin d’être “ pour ” la dignité humaine, sommes-nous prêts à dénoncer le sectarisme et le discours haineux ou à défendre les victimes du harcèlement? Sommes-nous pour une éducation qui vise l’apprentissage de la compassion et de la justice humaine en visant en particulier les enfants? Mais d’abord et avant tout, sommes-nous pour laisser une place à la culture de l’Autre sans toutefois trahir la nôtre?


Il ne s’agit ici que de deux échantillons de cas de “ pour ”et de “ contre ” car les exemples peuvent facilement s’accumuler :  Contre la guerre et pour la paix, contre la dictature et pour la démocratie, contre la pauvreté et pour la répartition de la richesse, contre la maladie et pour la prévention. Ces exemples et, combien d’autres, ne font que corroborer mon interrogation du début  sur la  dichotomie qui existe entre les “ pour ” et  les “ contre ”.


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